COMMUNIQUE COMMUN de Pierre OUZOULIAS et de Jean-Pierre LETTRON
Fermeture de la clinique Ambroise Paré de Bourg-la-Reine :
Rien n’aura été épargné aux salariées !
La clinique Ambroise Paré a définitivement fermé ses portes aujourd’hui. Les 69 salariées sont licenciées. Notre territoire perd une structure précieuse qui assurait des soins de proximité et offrait à plus de mille femmes par an des conditions d’accouchement souples et adaptées. Contrairement à certains établissements voisins, celui-ci était facilement accessible aux franges les plus fragiles de la population locale. Sa fermeture laisse sur le carreau des centaines de patients et de futures mamans dont le suivi médical est brutalement interrompu.
Le groupe Elsan (ex-Vedici) a considéré que la rentabilité financière de cet établissement n’était plus suffisante. L’Agence Régionale de Santé (ARS) n’a rien fait pour permettre la reprise de l’établissement. Alors que Pierre OUZOULIAS conseiller départemental du Canton alertait sur l’urgence de la situation dans un courrier daté du 23 novembre 2015, la Ministre de la Santé s’était alors engagée à examiner rapidement ce dossier. Plus de deux mois après, nous attendons toujours sa réponse.
Rarement dans notre territoire, autant d’élu(e)s du sud des Hauts-de-Seine et de l’ouest du Val-de-Marne s’étaient mobilisé(e)s pour tenter de sauver un établissement qu’ils jugeaient essentiel pour maintenir une offre de proximité. Quarante-trois représentant(e)s du peuple – parlementaires, maires, conseillers régionaux, conseillers départementaux, maires-adjoints et conseillers municipaux issus de diverses familles politiques – ont écrit à la Ministre de la Santé et au directeur général de l’ARS. Ces démarches ont été soutenues par une mobilisation des populations d’une rare ampleur. Rien n’y a fait. La seule réponse a été le silence du ministère et la mise en liquidation judiciaire de la clinique prononcée par le Tribunal de commerce de Nanterre.
Le groupe Elsan et l’ARS se sont ensuite acharnés sur les salariées qui tentaient de défendre l’offre de soin, leurs droits et leur dignité. Rien ne leur a été épargné ! Sans aucune concertation, sans aucun préavis, l’ARS a tenté, le 10 février, d’évacuer de force les dernières patientes vers d’autres établissements de santé. Celles-ci et leurs familles se sont opposées à ces transferts et ont ainsi témoigné leur grande confiance envers le personnel médical.
Alors que les salariées luttent depuis plusieurs mois, dans des conditions de harcèlement psychologique signalées à l’inspection du travail, l’ARS les utilise comme un huissier saisirait les machines d’une usine occupée. Comment peut-on traiter de la sorte des femmes qui ont toujours montré un dévouement extrême pour aider d’autres femmes à donner la vie ? Comment expliquer que les profits d’un groupe privé soient mieux défendus que les salariées et l’offre de soin ?
Ultime humiliation : les salariées ont tenté ce matin de négocier avec la direction du groupe les modalités de leur licenciement. Les représentants d’Elsan ont balayé toute discussion de manière autoritaire et ont immédiatement fait appel aux forces de police pour que les salariées soient chassées du bâtiment. Après la succession des mauvais coups, des humiliations répétées, des entraves multiples et des attitudes méprisantes, il ne leur reste plus qu’à s’adresser à Pôle-emploi !
Celles et ceux qui se sont mobilisés pour faire valoir la qualité de leur travail et refuser la fermeture de la clinique ne les laisseront pas tomber. Nous les soutiendrons jusqu’au bout pour obtenir la reconnaissance de leurs droits et de leur dignité.
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