Le saviez-vous ? Bourg-la-Reine se pique de développement durable…mais c’est une politique « Canada dry»
Au râtelier des bonnes résolutions et des affichages plus vert que vert… , la ville est championne ou presque : Signature du « Pacte des Maires », 60 résolutions, pas moins (!) dans un Agenda 21 annoncé en grande pompe en 2013, tiré à 1000 exemplaires.
Depuis, rien, ou si peu… À titre de triste illustration, la commission « Développement Durable, numérique et travaux », réunie avant chaque séance du conseil, n’a jamais eu, après 2 ans, à se prononcer sur un point qui relève du développement durable ! On nous dira qu’il y a dans chaque décision un « éclairage développement durable »… mais c’est faux. Lorsque sur les travaux ou les réseaux, l’opposition pose en commission une question sur les critères environnementaux, il n’y a pas de réponse. On appellerait cette commission « conquête de l’espace, haute couture, numérique et travaux », les ordres du jour ne s’en ressentiraient pas.
La politique environnementale de Bourg-la-Reine ressemble à celles souvent décriées des multinationales qui se peignent en vert. Beaucoup d’affichage, et peu ou pas d’actions concrètes.
Mais que sait-on en haut lieu, dans notre bonne mairie, du développement durable ? Sans doute peu de chose tant il est vrai que si Jean Noël Chevreau signait dans l’édito de l’Agenda 21 un texte presque lyrique qui semblait nous conduire à un avenir radieux, la construction même de cet outil a été faite à huis clos, avec l’aide d’un cabinet spécialisé. L’opposition, volontaire et disponible pour co-élaborer cet agenda, s’était vue refuser sa participation. Le temps passant, nous pouvons craindre que cet édito ait été, non pas l’expression d’une volonté politique sincère, mais un texte de circonstance fortement inspiré d’autres agenda 21 fournis en kit à d’autres mairies…
L’opposition avait regretté en conseil municipal, dès la présentation de cet Agenda 21 que les 60 résolutions soient sorties sans être hiérarchisées, sans être précisément chiffrées, sans que des objectifs ne soient posés dans le temps. Depuis, on pose une ruche par ci, un nichoir par-là, on fait un concours d’initiatives « Développement Durable », on lance Autolib…, mais les citoyens attendent toujours par exemple l’installation d’un abri à vélo sécurisé, digne de l’importance de notre gare RER, alors que c’est un projet qui a été voté par le conseil municipal lors de la précédente mandature.
Merci toutefois à ceux qui, dans les services, sont à l’initiative des quelques actions réalisées car sans eux on peut craindre que rien ne se ferait.
Et pourtant, au milieu des autres drames, l’incurie face aux questions d’environnement tuent aussi chaque jour, génère de l’instabilité partout. Vies abrégées par les pollutions atmosphériques, les famines ou la malbouffe, millions de migrants climatiques, guerres de l’eau qui se développent. La crise écologique pèse de tout son poids sur nos vies, sur notre santé, sur notre sécurité. Ce sont des phénomènes de fond qui façonnent l’histoire, et nous pensons que chaque collectivité responsable doit prendre sa part dans la limitation de l’impact environnemental, en inscrivant résolument son action dans le temps.
Nous appelons donc la Mairie de Bourg-La-Reine à sortir d’une politique d’affichage et des actions symboliques, pour mettre au cœur de son action de long terme quelques priorités. Ces choix doivent être faits pour et avec une population éclairée impliquées sur les enjeux et les moyens. Dès l’origine, la notion de développement durable a intégré la dimension de l’écosystème et celle de la société, responsable, actrice. Ne confondons pas le plaisir de planter une belle plante verte au soir de Vert Avril, charmante distraction, avec un plan d’action de développement durable conforme aux enjeux du 21émé siècle.
C.Bonazzi, J. Fortin, B. Guenée, A. Hertz, J.-P. Lettron, F. Maurice, L.Thibaut