PETITE TAMBOUILLE, A HUIS CLOS, POUR LA DESIGNATION DU NOUVEAU MAIRE

N’y a-t-il pas un léger problème de démocratie dans notre ville ?

Souvenez-vous, c’était il y a seulement 2 ans, Jean-Noël Chevreau avait fait un « ticket » UDI-LR lors des dernières municipales. Il prétendait démissionner en cours de mandat au profit d’un élu municipal LR (ex-UMP) et avait désigné comme dauphin, Philippe Lorec, bien qu’il n’habitât pas la commune puisqu’il demeure à Sceaux. Ce drôle d’attelage avait eu peine à convaincre lors des municipales et la liste n’avait pas atteint la majorité absolue au second tour (49,75%), pire score de l’histoire de cette équipe.

Au lendemain de l’annonce de la démission de Jean-Noël Chevreau, fin mai, Philippe Lorec, assurait dans le Parisien être candidat : « J’ai la chance d’avoir un maire qui tient sa parole », et le quotidien titrait « Le maire fait comme il a dit ». Enfin pas vraiment, car le nouveau maire n’est pas le dauphin désigné ! Un tel résultat est plus qu’étrange, car ce n’est pas ce pour quoi les électeurs avaient voté…

On savait fort ancrées les divisions LR-UDI dans la majorité ;

rappelons quelques précédents : Patrick Devedjian (UMP) prenant de force à Jean-Noël Chevreau (UDI) sa place au Conseil Général ; division à droite lors des dernières cantonales avec deux candidats issus de la majorité de droite… Mais là, le coup est bas, et va encore exacerber amertumes et rancunes au sein de ce qu’on a du mal à nommer sans sourire « l’équipe » qui dirige la mairie ; et ce sont les citoyens de Bourg-la-Reine qui sont trompés. Notre position a été claire : c’est aux citoyens d’élire leur maire, d’autant plus quand le duo présenté aux élections n’est plus d’actualité. Nous avons donc appelé au vote blanc, qui a réuni 11 voix sur 33 (sachant que nous ne sommes que 7 dans notre groupe…).

C’est donc en louvoyant aux limites de la démocratie municipale (absence de transparence et de débat public) que Jean-Noël Chevreau « transmet » à Patrick Donath le poste de maire, dans une période budgétaire très difficile. M. Donath hérite également du siège de conseiller du Grand Paris.  M. Lorec reste premier adjoint, la gestion des finances de la ville lui est retirée, mais il hérite d’un poste de vice-président du territoire…

Des questions se posent : Patrick Donath, qui a été élu sur la liste de Jean Noël Chevreau, a affirmé lors de ce conseil municipal d’installation qu’il poursuivra le programme présenté par cette liste. Tiendra-t-il la promesse de ne pas augmenter les impôts pendant la mandature ? Et cela sans passer par des emprunts à très long terme, c’est-à-dire sans risquer d’engager la ville dans une situation de fort endettement chronique ? Le nouveau maire pourra-t-il mettre fin aux intrigues de palais dans l’exécutif pour que la majorité de droite se concentre un jour sur l’intérêt général de la ville ? On peut en douter, avec une équipe d’adjoints au maire inchangée…

En tous cas, nous espérons vivement que la conduite de la ville sera moins opaque et nous permettra, ainsi qu’à nos concitoyens, d’y participer enfin pleinement. Dans son discours inaugural, le nouveau maire de Bourg-La-Reine a parlé de pluralisme et de confrontation des idées, en s’adressant à l’ensemble des élus, opposition incluse, et au public venu en nombre : nous espérons que cette volonté affichée d’ouvrir davantage les débats au sein du conseil municipal se traduira en actes. Cependant, le dernier conseil municipal de juin semble montrer qu’il ne faut pas trop y croire, car aucune de nos propositions n’a été retenue…

Nous exprimons à M. Donath nos félicitations républicaines, comme il se doit, et nous saurons rester une opposition vigilante, constructive, au service de tous les Réginaburgiens.

Christophe Bonazzi, Jerome Fortin, Bernadette Guénée, Arnaud Hertz, Jean-Pierre Lettron,

Florence Maurice, Laure Thibaut

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