Crise sanitaire et vie locale : que peut-on dire, que peut-on faire ?
Avec l’arrivée de la Covid-19 en 2020 et la gestion de la crise sanitaire qui a suivi, nous avons vécu et vivons encore une période difficile. Nous sommes un certain nombre à nous poser des questions car nous cherchons à comprendre avant de prendre les meilleures décisions possibles en termes de santé, pour nos familles et nous-même.
La communication officielle à ce sujet nous est apparue parfois contradictoire (discours changeant sur le confinement, les masques, l’efficacité du vaccin…), manquant de transparence (la composition des vaccins, certaines clauses des contrats concernant les vaccins ont été rendues illisibles, même aux députés européens…). La technologie employée, injection d’ARNm ou d’ADN, est une technologie sur laquelle nous n’avons pas de recul. Cette « vaccination » est encore en phase expérimentale (phase III clinique). Pour ces raisons et bien d’autres encore, dès les premiers mois de la « crise Covid-19 » nous avons cherché des informations scientifiques fiables, et aussi à échanger avec d’autres pour y voir plus clair.
La gestion de la crise sanitaire a eu des conséquences majeures sur l’organisation de la vie sociale qui a été complètement chamboulée. Les confinements, les couvre-feux et les passes – sanitaire et vaccinal – ont été des contraintes fortes pour la population et notamment les plus jeunes dans la pratique de leurs activités habituelles, allant même jusqu’à nous empêcher de vivre « normalement ». Les mesures gouvernementales étaient-elles réellement proportionnées et justifiées ?
Une discrimination s’est mise en place avec l’arrivée du passe sanitaire, créant une nouvelle fracture dans notre société. Des adultes et des jeunes, à partir de 12 ans, se sont fait refouler des espaces sportifs ou culturels de la ville. En désaccord avec ces mesures, comme de nombreux parents, nous avons réagi et pris contact avec le maire de Bourg-la-Reine, puis avec des élus municipaux.
Deux élus ont accepté de nous rencontrer, Messieurs LACOIN et LETTRON. Lors de ces échanges, nous avons abordé trois questions qui nous tiennent à cœur :
- l’arrêt de la promotion de la vaccination anti-Covid-19 ;
- la discrimination des mineurs dans le cadre des activités extra-scolaires (sport et culture) ;
- le soutien aux soignants et autres professionnels suspendus.
1 – L’arrêt de la promotion de la vaccination anti-Covid-19
Le développement des vaccins et des médicaments est très réglementé dans le domaine de la pharmacie. Il existe plusieurs étapes de développement. La dernière, la phase III clinique, permet d’évaluer l’intérêt thérapeutique du candidat vaccin sur généralement plusieurs milliers de volontaires sains. Les essais cliniques doivent être menés par un investigateur (médecin expert et compétent dans le domaine) qui doit informer le volontaire, de façon claire, loyale et appropriée, sur :
- l’objectif de la recherche ;
- sa méthodologie ;
- les bénéfices attendus ;
- les contraintes et les risques prévisibles ;
- le droit de participer à une recherche.
Il doit en outre recueillir son consentement libre et éclairé par écrit conformément à la loi (https://www.inserm.fr/nos-recherches/recherche-clinique/essais-cliniques-recherches-interventionnelles-portant-sur-produit-sante/.
La durée de la phase III clinique, de 1 à 4 ans, est déterminée de façon à collecter suffisamment de données statistiquement significatives pour confirmer l’intérêt thérapeutique du vaccin, son efficacité et son innocuité. Les vaccins anti-Covid-19 disponibles actuellement en France sont encore en phase III d’essai clinique. Par exemple : jusqu’au 8 février 2024 pour le vaccin Pfizer BioNTech :
Les injections du vaccin ont donc été réalisées en population générale au début de la phase III. Le ministre des solidarités et de la santé Olivier Véran a affirmé le contraire à tort : « La phase III est terminée depuis des mois, elle est validée. » C’est faux ! A l’époque, contacté par Le Monde, le laboratoire Pfizer assure bien que son « essai de phase 3 se poursuit ». Ces affirmations volontairement erronées du ministre ont contribué à occulter cette phase expérimentale du vaccin pour que les Français soient confiants et continuent à se faire vacciner. (https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/07/08/covid-19-les-essais-de-phase-3-des-vaccins-sont-ils-termines-depuis-des-mois-comme-l-affirme-olivier-veran_6087580_4355770.html)
De plus, contrairement à ce qui a été annoncé au début de la campagne vaccinale, le vaccin n’empêche ni la contagion, ni la transmission du virus. Son efficacité contre les formes graves n’a pas encore été démontrée avec certitude.
Enfin, les données mondiales de pharmacovigilance (Eudravigilance, VAERS, …) révèlent un nombre d’effets indésirables inédit dans l’histoire vaccinale et toujours croissant. Certains de ces effets indésirables reconnus comme étant dus au vaccin sont graves voire peuvent conduire au décès (Comparaison inquiétante entre les évènements indésirables des vaccins anticovid et antigrippaux – REINFOCOVID).
Est-ce que toutes les personnes qui se sont fait vacciner ont été informées de façon claire, loyale et appropriée avant l’injection ? Ont-elles signé un consentement libre et éclairé avant d’être injectées ?
Les personnes vaccinées font-elles l’objet d’un suivi médical ? Savent-elles comment faire remonter un éventuel effet indésirable ?
Au vu de ces éléments et des connaissances acquises depuis deux ans, l’efficacité et la sécurité des vaccins sont loin de celles annoncées initialement. Est-il pertinent de vacciner l’ensemble de la population, tous âges confondus ?
Nous demandons à la mairie de Bourg-la-Reine d’arrêter toute promotion de la vaccination anti-Covid-19 dans le respect de la liberté de choix de chaque réginaburgien : site internet, journal de la ville, affichage municipal et tout autre support de communication…
La balance bénéfice/risque du vaccin est clairement négative pour les enfants et les jeunes (Vacciner son enfant contre la Covid-19 : vous êtes surs ?). Nous insistons pour ne pas mettre la pression sur les parents pour faire vacciner leurs enfants.
2 – La discrimination des mineurs dans le cadre des activités extra-scolaires (sport et culture)
Pour exercer des activités culturelles et sportives (associations, médiathèque, CAEL), le passe sanitaire était exigé de septembre 2021 à mars 2022, dès l’âge de 12 ans. Nos enfants ont donc dû renoncer à accéder à leurs activités extra-scolaires ; alors que la Covid-19 n’est pas une maladie qui touche les jeunes et que les personnes à risque sont censées être protégées par le vaccin. C’est encore plus aberrant pour les activités en extérieur. Cela a choqué de nombreux parents.
La discrimination est entrée abruptement dans les établissements scolaires , dans les clubs de sport et tous les lieux d’activités des jeunes : règles sanitaires différentes en fonction du statut vaccinal, obligation de quarantaine, port d’un masque, même lors d’activités sportives en extérieur, tests récurrents… Comment pouvions-nous expliquer cela à nos enfants, d’autant que le gouvernement n’a apporté aucun argumentaire rationnel satisfaisant pour justifier de l’intérêt de ces mesures ? Que les protocoles sanitaires de l’Éducation Nationale n’ont pas cessé d’être modifiés, y compris la veille au soir de rentrée ?
D’ailleurs, le port du masque pour nos enfants de 8h45 à 16h30, voire plus, peut être considéré comme de la maltraitance alors que les masques standards ne protègent pas de la transmission. En effet, le virus est infiniment plus petit que la porosité des masques, comme cela est d’ailleurs écrit sur les boîtes des masques vendus en pharmacie et dans les grandes surfaces… Ces masques propagent la peur auprès de nos enfants ou adolescents. Ils nuisent gravement à leurs apprentissages et à leur équilibre psychologique quel que soit leur âge.
Choqués par ces discriminations, nous estimons qu’il est de notre devoir de dénoncer fermement toute mise au ban d’une partie de nos concitoyens. C’est une violence psychologique, une source possible de conflits au sein de la société, sans parler de dérives potentielles.
Nous avons rencontré le maire pour l’alerter sur le sujet. Nous lui avons transmis différents articles scientifiques pour illustrer le décalage qu’il a pu y avoir entre le discours gouvernemental, repris par la presse grand public, les publications scientifiques, et la réalité sanitaire du terrain. A titre d’exemple, le rapport officiel annuel de l’ATIH (Agence Technique de l’Information sur l’Hospitalisation) sur l’activité 2020 a révélé que les hospitalisations Covid-19 ne représentaient que 2 % du total des hospitalisations, et les entrées en réanimation pour cause de Covid-19 seulement 5 %.
Nous avons ensuite fait signer une pétition intitulée « NON AU CHANTAGE VACCINAL FAIT AUX MINEURS » portant sur le libre accès aux activités sportives, culturelles et de loisirs pour l’ensemble des mineurs. Elle a recueilli environ 150 signatures en quelques heures en plein centre de Bourg-la-Reine. Ce qui révèle l’intérêt des réginaburgiens pour cette question. Nous avons alors contacté le maire pour lui remettre en mains propres la pétition et trouver ensemble des solutions. Malgré de nombreux messages, le maire ne nous a jamais répondu.
Nous demandons à la mairie de Bourg-la-Reine de cesser à l’avenir toute discrimination vis à vis des mineurs. Tous les mineurs doivent avoir les mêmes accès aux lieux et activités sportives et culturelles, quel que soit leur statut vaccinal.
3 – Le soutien aux soignants et autres professionnels suspendus
Les personnels soignants sont soumis à une obligation vaccinale pour exercer leur métier. Ils sont tous à jour de leurs vaccins obligatoires. Ils ne sont donc pas opposés, par principe, à la vaccination. Concernant la Covid-19, nous savons que les vaccins sont encore en phase III clinique. On peut comprendre leur réticence à se faire injecter un produit avec un recul insuffisant sur son innocuité et son efficacité.
L’obligation vaccinale concernant un traitement en phase expérimentale est donc une expérimentation forcée, contraire au traité de Nuremberg signé peu après la Seconde Guerre mondiale. Sur cette base juridique, certains soignants suspendus ont gagné aux Prud’hommes et ont été réintégrés.
Rappelons qu’au début de la crise sanitaire, les soignants étaient au front dans les hôpitaux, avec très peu de moyens, sans masque, sans protection, et obligés de travailler même Covid-19+, y compris avec des symptômes.
Après avoir été applaudis tous les soirs à 20h, les soignants, sapeurs-pompiers et personnels du secteur médico-social sont soumis depuis septembre 2021 à l’obligation vaccinale anti-Covid-19 pour travailler. Lorsque l’obligation vaccinale a été décrétée, ils se sont retrouvés face à un dilemme : se faire injecter un produit dont on connaît peu les effets et conserver son emploi OU ne pas se faire injecter ce même produit et être suspendu sans revenu.
Le statut « suspendu » nous interpelle tant par sa nouveauté, sa durée indéterminée et l’impact considérable qu’il a sur les vies des familles concernées.
Si, au lieu d’être suspendus, les soignants salariés étaient licenciés, ce serait des licenciements abusifs. L’Etat a donc créé le statut de « suspendu » qui s’applique aux salariés et aux professionnels ayant le statut de « profession libérale », en utilisant un vide juridique. Et comme on peut le lire sur le site https://www.village-justice.com/articles/les-principes-fondamentaux-droit-travail-epreuve-suspension-des-salaries,40853.html :
« Il convient de noter que c’est la première fois qu’un dispositif légal prévoit la suspension d’un contrat de travail d’un salarié contre sa volonté, et ce alors qu’il n’a commis aucune faute disciplinaire et qu’il se trouve en pleine capacité physique et mentale d’exécuter ses missions. »
« cette suspension s’avère être une véritable « zone de non droits » pour les salariés, condamnés à demeurer sans traitement pour une durée indéterminée, tout en restant par ailleurs liés à leur employeur… »
Les professionnels de santé qui ont fait le choix de ne pas se faire vacciner, en leur âme et conscience, ont été suspendus sans revenu, sans même le RSA parfois, et avec une interdiction de travailler pour subvenir à leurs besoins (voir témoignages : https://soignants-suspendus.fr ). Or, nous savons désormais qu’une personne vaccinée peut être contaminée comme transmettre la Covid-19. Aujourd’hui, des soignants vaccinés sont autorisés à travailler même positifs à la Covid-19 et sont potentiellement contagieux ; alors que les soignants non vaccinés et testés négatifs sont interdits de travailler. Mise à part cette incohérence, ce qui nous préoccupe particulièrement, est que ces personnes sont en grandes difficultés financières. La solidarité municipale doit pouvoir se manifester comme pour tout autre citoyen.
A l’issue de l’entretien avec Monsieur LETTRON, les questions ci-dessous ont été posées lors du conseil municipal du 13 avril 2022 :
- La mairie a-t-elle recensé les réginaburgiens suspendus sans revenu suite à leur choix vaccinal ?
- Si oui, comment la mairie de Bourg-la-Reine compte-t-elle aider ces citoyens ?
Le maire a répondu favorablement au versement d’aides aux citoyens privés de revenus suite à leur choix vaccinal via le CCAS (Centre Communal d’Action Sociale).
Nous demandons qu’une information sur les aides possibles aux réginaburgiens suspendus soit communiquée dans le bulletin municipal et sur le site de la ville.
Tout comme la santé, la liberté de choix, de réflexion, d’opinion, d’action et les relations humaines et authentiques sont des notions essentielles, qui plus est dans une société où l’automatisation et la numérisation gagnent du terrain. Nous avons donc créé un collectif, Humains et Citoyens à Bourg-la-Reine : vous pouvez nous contacter à l’adresse humainsetCitoyensBLR@protonmail.com. Pharmacien, ancien chercheur en biologie (sur des essais de thérapie génique vaccinale), infirmier, ancien salarié de l’industrie pharmaceutique (21 ans d’ancienneté), ingénieur… les membres du collectif s’investissent en tant que citoyens et parents. Certains membres appartiennent aussi au collectif national Reinfo Covid lancé par Louis Fouché, médecin réanimateur, dont l’objectif est notamment de diffuser au grand public des informations scientifiques fiables sur le sujet : https://reinfocovid.fr/.
Même si nous sommes revenus momentanément à une vie sociale quasiment « normale » pour une majorité d’entre nous, le virus n’a pas disparu, bien que de moins en moins virulent. Par conséquent, les restrictions sont levées mais non définitivement retirées tandis que les soignants, sapeurs-pompiers et personnels du secteur médico-social sont toujours suspendus. Il nous faut rester vigilants, continuer à nous informer, pour nous assurer de la juste proportion entre les risques réels de la Covid-19 à un temps T et les mesures imposées par le gouvernement à l’ensemble de la population.
Le Collectif Humains & Citoyens à Bourg-la-Reine,
humainsetCitoyensBLR@protonmail.com
Pour faire suite à cette tribune libre, nous vous donnons copie ci-dessous de deux articles de presse publiées récemment qui peuvent aussi vous aider à vous faire un point de vue personnel éclairé.
N'oublions pas qu'en mars 2020 au début de la crise du COVID la liste du maire obtenait moins de 50% des voix des électeurs au 1er tour des élections municipales et qu'il à fallu le report du 2e tour en juin.
Entre les deux tours il a fallu, après avoir fait peur à toute la population et organiser la distribution de masque gratuit aux Réginaburgiens, par les élus de la majorité sortante avec l'argent de la ville (et de fait apparaitre comme les seuls sauveurs des habitants de notre ville) et bien sûr le refus par la liste dite de "gauche" de fusionner avec la 3e liste pour que la liste du maire actuel soit majoritaire.
La peur ayant été encore une fois la meilleur arme des sortants pour garder le pouvoir.
La crise du COVID et sa gestion on bien influencées le résultats des élections municipales de 2020 à Bourg-la-Reine.
Recrudescence des contaminations: faut-il avoir encore peur du Covid ?
Par Judith Waintraub et Charles Jaigu
Publié
DÉCRYPTAGE – La France connaît une septième vague de contaminations, mais l’exécutif a renoncé à restreindre à nouveau les libertés. L’arrivée du variant Omicron, moins létal, n’est pas la seule explication.
Fini les passes, sanitaire ou vaccinal, les fermetures de lieux recevant du public et les couvre-feux. Le confinement ? Relégué au musée des barbaries moyenâgeuses ! Quant au masque, son port sera volontaire ou ne sera pas. Le projet de loi visant à succéder à l’état d’urgence sanitaire, qui prendra fin le 31 juillet, fait table rase de toutes les contraintes inventées par le génie administratif depuis l’apparition du Covid-19. Il se contente d’assurer le maintien des outils de surveillance de l’épidémie et de prévoir la possibilité d’instaurer si nécessaire un contrôle sanitaire aux frontières.
Ce choix est-il politique ou répond-il à la nouvelle donne épidémique induite par l’arrivée du variant Omicron ?
Les deux, mon général ! L’option du masque obligatoire a fait débat au sein de l’exécutif. Emmanuel Macron, qui y était opposé, a tranché. Depuis qu’il a refusé de reconfiner les Français, fin janvier 2021, malgré les injonctions des pontes de la santé publique, le président est le relais le plus efficace des « rassuristes » au sommet du pouvoir.
Peut-être aussi est-il plus conscient que ses ministres de la nécessité de ne pas dilapider un crédit politique déjà largement entamé par les législatives. La reprise épidémique a fait partie des discussions entre l’exécutif et les oppositions. Toutes ont exprimé un refus clair et net de « nouvelles mesures coercitives », pour reprendre la formule d’Olivier Marleix, patron des députés Les Républicains, après la conférence en visio sur le sujet, organisée le 30 juin par Élisabeth Borne avec les présidents des groupes à l’Assemblée nationale. La France insoumise et le Rassemblement national qui, eux, avaient massivement voté contre la transformation du passe sanitaire en passe vaccinal, alors que le groupe LR s’était divisé, sont sur la même ligne. Ainsi que la plupart des députés macronistes, MoDem et apparentés.
Très faible efficacité du vaccin
Cette unanimité parlementaire correspond à l’évolution de l’opinion. Les restrictions de libertés ont suscité beaucoup moins de protestations chez nous que chez nos homologues européens, avec des manifestations certes récurrentes mais de peu d’ampleur comparées aux mobilisations à Berlin, Bruxelles ou Copenhague. Le « Gaulois réfractaire « ne l’a pas été tant que ça, du moins jusqu’au passe vaccinal, soumis aux parlementaires pour adoption alors que les données sur la très faible efficacité du vaccin contre la transmission du virus commençaient à circuler.
« Il y aurait eu un vrai risque politique à poursuivre avec le passe », estime l’épidémiologiste Martin Blachier, qui l’a combattu. Pour lui, « Olivier Véran a commis une erreur de lecture des courbes en voulant l’imposer ». « C’est une faute grave qui va laisser des traces pendant des années, regrette-t-il. Le passe vaccinal est devenu le point Godwin des discussions sur le virus. Il a alimenté le complotisme parce que c’était pire qu’une obligation, une obligation déguisée. « Olivier Véran n’est plus ministre de la Santé, mais porte-parole du gouvernement, après un passage éclair aux Relations avec le Parlement.
Martin Blachier espère désormais que « l’exécutif réparera la décision brutale prise contre les soignants non vaccinés, comme promis par Emmanuel Macron ». Le chef de l’État avait déclaré le 2 juin à Marseille : « Dès que le Conseil scientifique dira qu’on est en phase endémique, on pourra réintégrer les soignants non-vaccinés. « . Mais mardi, le nouveau ministre de la Santé François Braun a dit que ce n’était « pas d’actualité ». Voilà qui promet lors du débat parlementaire !
La propagation du virus n’est plus le bon signal
L’épidémiologiste a écrit un livre passionnant sur l’histoire de la pandémie, vue de l’intérieur. Il y raconte comment les mandarins et la technostructure qui gouvernent notre système de santé publique ont confisqué le pouvoir pendant la crise, avec la complicité parfois active de certains politiques. Aujourd’hui, il se félicite que « l’obligation vaccinale ait été remplacée par le ciblage des campagnes sur les personnes vulnérables « et qu’on en ait « fini avec l’idée folle du contrôle de la circulation virale ». « Omicron a changé la donne, explique-t-il, en supprimant quasiment le risque de débordement de notre système de santé. Chaque Français aura été infecté en moyenne 1,2 fois en 2022. On est dans le “vivre avec”. ». Est-ce cette fois-ci la fin du précautionnisme sanitaire extrême ?
« Il y a un relatif consensus autour de l’usage facultatif du masque dans les espaces clos et la nécessité des gestes barrières, mais les experts admettent enfin que le confinement ne sert à rien et que le passe sanitaire porte atteinte à la liberté « résume le docteur Alice Desbiolles, médecin en santé publique et épidémiologiste, auteur d’un livre récent sur l’éco-anxiété. Comme Martin Blachier, elle considère que les tests remboursés par la Sécurité sociale donnent un mauvais signal.
« Il faut arrêter de tester car les indicateurs de contagions ne sont plus pertinents et être infecté n’est pas grave en soi. Trop de gens les utilisent pour dramatiser la menace, nous dit-elle. Les seules données intéressantes sont celles qui mesurent le nombre de Covid graves et d’hospitalisation. Encore faut-il s’assurer qu’elles sont fiables. On sait aujourd’hui que la moitié des patients qu’on hospitalise avec le Covid ont en réalité une autre pathologie qui est la cause de leur hospitalisation. Lors des premières vagues, les chiffres, souvent masqués, indiquaient qu’un tiers des patients mouraient avec le Covid mais pas du Covid.
Le vaccin pour les plus vulnérables
Le docteur Michaël Peyromaure, chef du service d’urologie à Cochin (Paris), tire de son côté la sonnette d’alarme sur les conséquences néfastes de l’obligation faite aux médecins de ne pas opérer un patient qui répond positif au test du Covid. « Cela peut entraîner de graves complications pour certains malades qui devront attendre l’expiration du délai légal de six semaines, s’inquiète-t-il, alors qu’opérer un malade qui a le Covid ne fait pas courir un grand risque de contagion. C’est comme si on refusait d’opérer un patient porteur du virus du sida au motif qu’il y a un risque de transmission. «
Le bilan exhaustif des campagnes de vaccination n’a pas encore été fait, mais de plus en plus de chercheurs et de médecins jugent sévèrement la doctrine du vaccin pour tous. On sait que les vaccins ont empêché des formes graves chez des patients à risque, mais il est désormais établi qu’ils n’ont pas arrêté la transmission du virus contrairement à ce qui a été martelé au début. Le « vaccin altruiste « n’a pas servi à grand chose. »
C’est une stratégie qui a été très coûteuse et qui a produit des effets indésirables sur certains sujets (1/1000), comme les complications cardiovasculaires, troubles menstruels et de la fertilité, asthmes. Il aura fallu tout ce temps pour conclure que la bonne stratégie vaccinale est la vaccination ciblée des populations à risque et bien sûr de ceux qui le souhaitent, comme on le fait pour la grippe », se désole Alice Desbiolles. Les Français ont entendu pendant deux ans que la décision médicale était justifiée si elle comportait plus de bénéfices que de risques. Le choix du vaccin pour tous ne comportait pas seulement un coût économique, mais aussi des inconvénients qui ont été sous-estimés. Mais la pandémie a fait oublier les règles anciennes en matière de virologie, quand un vaccin devait répondre, avant qu’il ne soit administré à toute la population, à des critères beaucoup plus rigoureux. Ils devaient être 100 % efficaces contre la maladie et contre sa transmission, et sans aucun effet indésirable. Plusieurs épidémiologistes soulignent qu’un Didier Raoult a eu raison de dire qu’un vaccin qui se focalise sur une seule protéine est voué à perdre son efficacité car les souches mutent. Ils pointent les études allemandes et danoises sur des cohortes de patients vaccinés qui ont relevé que les multivaccinés étaient plus susceptibles d’attraper le Covid. C’est aussi pour cette raison qu’Alice Desbiolles insiste sur l’importance du consentement du patient au remède, un des piliers de la médecine. « Les limites à la liberté de circulation ont eu des effets très négatifs sur le bien-être des Français, sur l’économie, sur l’éducation, sur la santé mentale des enfants : on aurait tort de commettre à nouveau les mêmes erreurs », alerte-t-elle.
La stratégie suédoise validée
Le risque existe-t-il ? Du point de vue épidémique, la situation semble sous contrôle. « Nous sommes dans une période où l’alternance des refroidissements et des coups de chaleur provoque des infections mineures qui sont une porte d’entrée pour le dernier variant du Covid en circulation, mais il n’y a aucune raison d’en faire plus de cas que d’une grippe », affirme l’épidémiologiste Laurent Toubiana. Ce chercheur à l’Inserm a décrit son expérience dans Covid-19. Une autre vision de l’épidémie (L’Artilleur). Comme la plupart de ses collègues, il prévoit que « les infections seront en recrudescence en septembre, quand les enfants retourneront à l’école « mais contrairement aux plus « alarmistes « d’entre eux, il espère que ce ne sera pas le prétexte à un retour du passe vaccinal. Même si, selon lui, rien n’est à exclure car « les grandes institutions préfèrent la politique de la peur à celle de la responsabilité individuelle ».
Entre l’enfermement chinois et l’inconséquence brésilienne, dans de nombreux pays, la politique l’a emporté sur le bon sens sanitaire. Au sein de l’Union européenne, la Suède a été montrée du doigt pour son « laxisme « par ses voisins plus « enfermistes ». Le port du masque et la distanciation sociale y ont été conseillés, mais jamais imposés. Et il n’y a eu a fortiori ni confinement ni couvre-feu. « On peut comparer les résultats de la France et de la Suède parce que les dynamiques épidémiques y sont très proches, estime Martin Blachier, même s’il faut tenir compte des contextes particuliers à chaque pays : la Suède est un pays peu dense, où l’épidémie est arrivée tardivement, etc. Au départ, elle était plus mal partie que la France, essentiellement parce qu’elle avait mal pris en compte la vulnérabilité des personnes très âgées, mais elle a corrigé le tir. En revanche, en termes de perte de PIB, de ralentissement de la croissance, de dégâts économiques, sociaux et de troubles psychiques – les consultations chez les psys ont été multipliées par deux -, le bilan de la pandémie en France est beaucoup plus lourd qu’en Suède.
(1) Méga-gâchis. Histoire secrète de la pandémie, Cerf.
(2) L’éco-anxiété. Vivre sereinement dans un monde abîmé, Fayard.
Covid-19 : une France sans cap ni boussole face à la septième vague
Anne Rodier, Camille Stromboni, Claire Gatinois, Stéphane Mandard, Stéphane Foucart
Publié le 05 juillet 2022 à 03h49 – Mis à jour le 05 juillet 2022 à 16h19
Peu de messages de prévention, aucune mesure forte, le tout sur fond d’incertitude scientifique : la gestion de la pandémie souffre de la lassitude des Français, mais aussi de la concurrence d’autres crises, alors que le nombre de cas quotidiens s’élève à 100 000 en moyenne au 1er juillet.
Nul ne sait précisément jusqu’où elle montera. Depuis début juin, la septième vague se déploie en France et les variants d’Omicron BA.4 et BA.5 se diffusent rapidement dans la population. Les conséquences en matière de mortalité et sur le système de santé sont encore limitées, mais les chiffres flambent et l’hôpital est plus fragile que jamais. En fin de semaine dernière, le président du conseil scientifique, le professeur Jean-François Delfraissy, estimait, sur l’antenne de RTL, que des tensions pourraient se faire jour dans le système hospitalier vers la fin juillet. Selon les dernières données du gouvernement, en date du 1er juillet, 960 personnes atteintes du Covid-19 se trouvent en soins critiques, avec une reprise amorcée depuis le 20 juin. Plus de 16 000 personnes sont hospitalisées, avec désormais près d’un millier d’admissions quotidiennes. Soit une progression de 31 % au cours des sept derniers jours par rapport à la semaine précédente. Au 1er juillet, près de 100 000 nouveaux cas quotidiens étaient relevés en moyenne, en hausse de près de 60% par rapport à la semaine précédente. L’augmentation ne faiblit pas.
Au seuil de l’été, cette nouvelle vague survient aussi dans une atmosphère de vacance scientifique et politique. Le conseil scientifique, qui devrait cesser ses activités le 31 juillet, a rendu, le 23 juin, un avis minimaliste de cinq pages au gouvernement, mis en ligne lundi 4 juillet. Ce dernier, deux fois remanié en six semaines, n’a guère été proactif dans la gestion de la situation sanitaire. Celle-ci semble être tombée dans un puits de désintérêt, dévaluée par la lassitude, mais aussi par la concurrence d’autres crises : la guerre en Ukraine, l’inflation et le pouvoir d’achat, la sécheresse, la recomposition du paysage politique. Peu de messages de prévention, aucune mesure forte, le tout sur fond d’incertitude scientifique : la gestion de la pandémie a basculé dans un grand flou.
Un brouillard épidémiologique
Pour la première fois depuis le début de l’épidémie, aucune équipe de chercheurs en épidémiologie n’a rendu publiques des projections pour la vague en cours, septième du nom. En cause, la difficulté de l’exercice. « Il y a maintenant beaucoup de profils d’immunité différents avec des effets différents qui rendent la modélisation de cette vague plus difficile que celle des vagues précédentes, explique-t-on du côté de l’Institut Pasteur. Si on cherche à modéliser tous les effets, étant donné l’incertitude sur certains paramètres, le système est instable. » Une nouvelle génération de modèles est en cours de développement, mais l’aboutissement n’est pas pour tout de suite, selon l’Institut.
« Cela explique pourquoi l’Institut Pasteur n’a pas publié de projections pour BA.4/BA.5 pour le moyen terme. Nous espérons pouvoir de nouveau proposer prochainement des projections à court terme pour ce qui concerne la charge hospitalière. »
L’équipe de l’épidémiologiste Mircea Sofonea (université de Montpellier) n’a pas, elle non plus, publié de projections. Le scientifique montpelliérain pointe, lui aussi, la difficulté de l’exercice, ainsi que le désengagement de l’Etat dans le financement de ses travaux. « Au printemps 2021, les appels à projets sur le Covid-19 de l’Agence nationale de la recherche se sont arrêtés, et quatre des cinq projets que nous avons soumis auprès de différents organismes de financement ont été rejetés, parfois sans raison scientifique solide, explique M. Sofonea. Via notre seul projet retenu, nous n’aurons de quoi payer l’unique poste supplémentaire par rapport à notre composition prépandémique que jusqu’en octobre 2023. Finalement, nous ne sommes dans mon équipe que deux permanents à travailler sur le Covid. C’est absolument décourageant. »
Le découragement le dispute à l’amertume. « J’ai travaillé près de six mois sur le rapport de l’Anses [Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail] sur la transmission du nouveau coronavirus par aérosols, raconte l’épidémiologiste. Aucune conséquence n’a été tirée de ce travail, qui m’a tout juste valu une indemnité de 242 euros. » Les chercheurs ne sont pas plus immunisés contre la frustration et la lassitude.
Une vague sur un hôpital en crise
« Il est difficile de dire quel sera, en France, le retentissement en décès et hospitalisations de la vague épidémique BA.4/BA.5 qui débute. » Dans son avis rendu public lundi, le conseil scientifique ne fait pas mystère des incertitudes de la nouvelle vague. Une chose est sûre : alors que les indicateurs épidémiques grimpent, les hospitalisations pour Covid-19 augmentent à leur tour dans les services de médecine et désormais en soins critiques. « Cela continue de remonter doucement », résume le professeur Rémi Salomon, à la tête de la Conférence des présidents de commissions médicales d’établissement (CME) de CHU.
« Il est probable que les hospitalisations vont continuer à augmenter, puisque le nombre de cas progresse toujours, rappelle l’épidémiologiste Mahmoud Zureik. Au vu des tendances actuelles, on devrait arriver à 2 000 entrées par jour, c’est un peu supérieur à la sixième vague, ce serait moins que la cinquième… On voit qu’on bénéficie encore de l’immunité acquise grâce à la vaccination. » Par rapport à la dernière vague estivale – la quatrième –, qui a touché principalement les régions touristiques et du littoral, au premier rang Provence- Alpes-Côte d’Azur, cette septième vague apparaît pour l’instant « plus diffuse », se déployant de manière relativement « homogène » dans l’ensemble des régions, l’Ile-de-France en tête.
« Si le sujet se limitait au Covid-19 pour l’hôpital, l’impact serait important mais modéré, mais on craint surtout que cela précipite la rupture », reprend le professeur de santé publique à l’université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Car les chiffres ont beau être encore fort éloignés des rebonds épidémiques qui ont saturé les services hospitaliers, impossible d’être serein dans un hôpital en crise. L’été constitue toujours une période tendue en matière de ressources humaines, en raison des congés des soignants, mais encore plus cette année, avec un manque de personnels qui oblige de nombreux services à fermer plus de lits que d’habitude. Sans oublier les services d’urgence, qui fonctionnent déjà de manière dégradée dans plusieurs établissements, comme à Bordeaux ou à Grenoble.
« Il faut tout faire pour limiter la diffusion épidémique, notamment avec le masque dans les lieux confinés, quand bien même ce n’est plus une question de “vie ou de mort” pour cause de Covid et que l’impact hospitalier demeure relativement faible, car c’est la santé de tout le monde qui est jeu », pointe le docteur Thierry Godeau, de la Conférence des présidents de CME de CHU, rappelant « les difficultés qui existent déjà pour soigner ceux qui en ont besoin ». « Nous voyons une remontée de l’absentéisme chez les personnels pour cause de Covid-19 depuis une quinzaine de jours, cela nous inquiète beaucoup, abonde Rémi Salomon, à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Nous avons aussi de plus en plus de patients dont nous devons déprogrammer l’opération, car ils sont positifs au Covid-19. »
La réponse minimaliste du gouvernement
Face à la septième vague de Covid-19, le gouvernement entend n’agir que façon minimaliste. Sans contraintes ni répression. A l’heure de prendre ses nouvelles fonctions de ministre de la santé, lundi 4 juillet, François Braun a beau avoir décrit « un système de santé à bout de souffle », celui-ci devra résister, bon an mal an, à la montée attendue des hospitalisations liées à la propagation du variant BA.5. Le premier texte de loi que doit examiner le Parlement cette semaine est lié à l’« urgence sanitaire ». Mais il ne comporte que deux articles. Le premier entend assurer la continuité du suivi de l’épidémie, notamment par l’intermédiaire des tests, et le second doit permettre d’instaurer un contrôle sanitaire aux frontières de l’Hexagone, y compris avec la Corse et les territoires d’outre-mer, si la situation l’exigeait. Un régime transitoire après la fin programmée de l’état d’urgence sanitaire, le 31 juillet.
Après plus de deux ans de pandémie, le gouvernement a d’ores et déjà écarté l’idée d’imposer des mesures trop coercitives, difficilement acceptées par une population lasse. Sans majorité absolue au sein d’un Parlement qui compte désormais de nouveaux opposants au passe sanitaire, le gouvernement semble résigné à faire profil bas. Une attitude qui s’est d’ores et déjà traduite sur la question du port du masque dans les transports : une recommandation qui n’est, pour l’heure, assortie d’aucune obligation. « Le gouvernement répond modestement parce que la nouvelle composition de l’Assemblée ne leur permet pas de passer en force, bien qu’ils aient encore beaucoup de moyens d’action au niveau réglementaire, sans avoir à passer par l’Assemblée jusqu’au 31 juillet », estime Ugo Bernalicis, député du Nord pour La France insoumise.
Aucune campagne de communication ambitieuse n’a été lancée en direction des personnes les plus à risque, afin de promouvoir le deuxième rappel (quatrième dose), dont l’efficacité contre les formes graves est avérée. « La proportion des plus de 80 ans l’ayant effectué n’est que de 22,2 % au 20 juin, relève le conseil scientifique dans son avis du 23 juin. Il est important de pratiquer ce rappel au plus vite, ainsi que pour les personnes sévèrement immunodéprimées ou à très haut risque de formes sévères. »
La ruée sur les tests
Au minimalisme gouvernemental répond le retour à une forme de fébrilité dans la rue. Le nombre de tests antigéniques et PCR en est un bon indicateur. Il franchit désormais de nouveau la barre des 2 millions par semaine, pour friser avec les 2,5 millions la semaine du 27 juin. Très loin, certes, des records à plus d’un million de tests quotidiens de la fin d’année 2021, quand le variant Omicron du SARS-CoV-2 déferlait sur la France, mais similaire au niveau de juillet 2021, quand l’extension du passe sanitaire déclenchait une ruée vers les laboratoires et les pharmacies. Cette fois, avec une hausse de plus de 25 % des PCR ces deux dernières semaines, les laboratoires ne sont « pas encore sous tension », tempère Jean-Claude Azoulay, vice-président du Syndicat national des médecins biologistes. Avec une augmentation de plus de 50 % des tests antigéniques, ce sont les pharmacies qui sont encore en première ligne.
« Certaines personnes vont jusqu’à se faire tester deux à trois fois dans la même journée, en changeant de pharmacies, pour être certaines de ne pas être des faux positifs », témoigne le docteur Azoulay. Devant les officines ou les barnums installés sur les trottoirs, les files d’attente commencent à se reformer et à s’allonger. « Tous les quatre à cinq mois, nous nous retrouvons sous pression », explique-t-on à l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine. L’organisation syndicale attend une « impulsion » du nouveau ministre de la santé pour « relancer la vaccination » à un moment où la protection vaccinale arrive en fin de cycle.
Les entreprises sans boussole
Si les levées de restriction liées à la pandémie de Covid-19 permettent aux salariés de partir en vacances à l’étranger, ceux qui restent redécouvrent les joies du port du masque au bureau. Le nombre de nouveaux cas est reparti à la hausse en juin, avec la fin de l’obligation de travailler masqué. Et les entreprises le constatent chaque jour.
Le 28 juin, la première ministre, Elisabeth Borne, a bien encouragé la population à respecter la distanciation physique et le port du masque dans « les lieux de promiscuité », « les espaces clos » et en particulier « les transports en commun ».
Mais les employeurs n’ayant pas reçu de nouvelles consignes du ministère du travail, le protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise face à l’épidémie n’a pas été réactivé.
La réaction des salariés est plutôt modérée : la demande de télétravail n’a pas augmenté. « Ils ont appris à gérer. On en voit qui remette le masque dans la journée par prudence. D’autres nous demandent si on peut organiser la vaccination. Sans nouvelles consignes des pouvoirs publics, on recommande juste de faire la troisième dose, si ce n’est pas déjà fait », explique Benoît Serre, vice-président de l’Association nationale des DRH, qui réunit quelque 5 000 entreprises issues de tous les secteurs.
Mais les DRH communiquent du bout des lèvres : « On a juste rappelé les règles en cas de contamination et de cas contact, car les salariés ne savaient plus ce qu’il fallait faire, commente Benoît Serre. Les employeurs ne veulent pas être à l’origine d’un mouvement de panique. » Tenus responsables de la santé de leurs salariés, ils avaient intégré les règles de distanciation dans leur usage de « prévention des risques ». Ils ne les ont pas supprimées avec la fin de l’application du protocole sanitaire, le 14 mars.
Anne Rodier, Camille Stromboni, Claire Gatinois, Stéphane Mandard et Stéphane Foucart