L’article ci-dessous a été rédigé début décembre 2015 pour une parution début janvier 2016 dans le magazine de la ville. De fait il a depuis le conseil municipal du 16 décembre 2015 pris un sens nouveau notamment dans le partage du constat au delà des élus de notre liste.
Le Conseil Municipal de Bourg-La-Reine, un désert humain et un beau gâchis
Dans toutes les communes, la loi prévoit que les conseils municipaux sont des réunions publiques. Certaines villes ont même étendu cette notion en les rendant visible sur internet, ce qui est simple et peu cher à réaliser de nos jours.
A l’évidence l’esprit de la loi est de faire de cette enceinte un lieu vivant de la démocratie locale. A une époque où l’abstentionnisme le dispute à la montée des extrémismes, la démocratie locale est certainement le meilleur des remèdes au repli et au rejet de la chose publique et des élus de tous bords. Donner à voir l’élaboration des décisions pour le bien commun, dans leur complexité, en rendant compréhensible les enjeux, les alternatives et le champ des possibles.
A Bourg-la-Reine, les conseils municipaux sont organisés et vécus de telle façon que l’ennui a chassé tout public. Et la démocratie locale est un astre mort dont ne reste que la forme : une réunion publique sans public, avec des chaises vides et une vingtaine d’élus sur 36 qui font silence pendant 2 à 3 heures. De fait, nous vous invitons à venir assister, au moins une fois, à ce spectacle un peu étonnant où aucun réel débat n’a lieu. Le Maire ou ses adjoints lisent de façon souvent scolaire des rapports qui ont le plus souvent déjà été transmis à tous les élus à l’avance et présentés dans les commissions préparatoires. Au mieux ces lectures sont illustrées par des présentations sur écran, qui ne présentent jamais les éléments complets du débat mais seulement les vertus prêtées à la solution déjà choisie
Après ces annonces, la parole est donnée à tous les conseillers. Dans les faits, dans 90 % des cas, seuls les conseiller(e)s de l’opposition s’expriment, chacun avec sa spécificité, pour demander des informations complémentaires, proposer des alternatives, et présenter leur analyse du dossier.
Puis la parole est rendue à l’équipe du Maire qui répond formellement à la question, régulièrement sans répondre sur le fond. Aucune nouvelle question complémentaire ne peut être posée de sorte que ce fonctionnement met en place un simulacre de dialogue.
Puis intervient le vote, et, dans 90 % des cas, les greffiers ne regardent que les bras des conseillers de l’opposition, qui souvent votent en faveur des décisions, lorsqu’elles sont acceptables, et d’autres fois votent contre ou s’abstiennent. Pas toujours tous identiquement, puisqu’ils sont libres et divers.
Les conseillers de la liste du Maire n’ont pas à faire l’effort de sortir de leur mutisme ni de lever la main, il semble admis qu’ils votent comme un seul homme ! On se souvient qu’au cours du mandat précédent, une fois seulement, au cours d’un vote sur une question liée au handicap, le maire a publiquement déclaré aux élus de sa liste qu’ils avaient la liberté de vote ! Peut-on déduire de cette exception ce qu’est la règle ? L’observation des séances du Conseil incline à le croire. Oui, il y a deux victimes de ces pratiques : la démocratie locale, et les conseillers qui ne sont pas adjoints au Maire. Rappelons que la liste arrivée en tête aux dernières élections n’a été élue que par moins de 25 % de la population (en comptant les abstentionnistes), et a recueilli moins de la majorité des suffrages exprimés.
La démocratie a besoin d’être montrée en vie. Au conseil municipal de Bourg-la-Reine elle est étouffée.
Christophe Bonazzi, Jérôme Fortin, Bernadette Guénée, Arnaud Hertz, Jean-Pierre Lettron, Florence Maurice, Laure Thibaut